Vive le sport!
Je ne suis pas une grande sportive, je dirai même pas du tout mais pour mes enfants, j'estime que le sport est très important pour leur développement. Shaïnez, qui n'est pas très branchée sport, en fait depuis l'âge de 4 ans (par intermittence vu son manque d'enthousiasme), Yasmine a fait en début d'année, du multisports (elle a demander à arrêter car ce n'était pas assez speed pour elle la pile duracell) et Skander, depuis environ une année va chaque semaine à la piscine.
Voyant que je n'arrivais pas à intéresser Shaïnez et Yasmine à un sport en particulier, j'ai décider qu'à partir de Septembre 2014 elles suivraient les après midis multisports chaque mercredis qui sont proposées par l'UCPA (merci à une maman de ma connaissance, maman d'enfant autiste, de m'avoir donner cette information) et je compte bien faire en sorte qu'elles soient assidues afin qu'elles pratiquent une activité sportive de manière plus régulière.
Malheureusement, je ne peux pas y inscrire Skander, non pas parce que l'UCPA ne voudra pas de lui, mais parce que je n'en vois pas l'intérêt pour lui tout simplement. Je m'explique : Shaïnez et Yasmine y trouveront de quoi s'épanouir et s'amuser au vu du programme que propose l'UCPA mais Skander ne pourra pas, selon moi, s'épanouir et s'éclater si il doit suivre le rythme des autres enfants de son groupe. Certes, si il y serait inscrit il s'y rendrait accompagné de son éducatrice mais quand bien même; il devra se mettre au niveau des enfants de son groupe et niveau moteur Skander est bien loin des enfants de son âge. Alors, je cherchais une solution plus adaptée où on respecterai son niveau de développement et où on partira de ce niveau pour lui faire pratiquer du sport.
J'ai donc penser au sport adapté, mais les horaires des séances hebdomadaires n'étaient pas compatibles avec le planning de skander mais cela n'empêche pas qu'il participera une fois par mois aux journées du CDSA91 qui sont des journées d'initiation à différents sports. Mais ses journées mensuelles du CDSA91 ne suffisent pas. Certes il va à la piscine une fois par semaine avec son éducatrice et il pratique la natation (à son niveau toujours) avec elle qui est une ancienne nageuse en natation synchronisée (elle a tout pour elle vraiment), mais la pratique du sport en général et de manière régulière devenait presque une utopie pour Skander.
Puis un soir, il y a une dizaine de jours, avant de dormir, je jetais un coup d'œil sur la planète Facebook et je vois qu'une maman d'enfant autiste (merci isa) de mes contacts a partagé le statut d'un éducateur sportif qui travaille dans un IME ABA et qui propose des prises en charges sportives pour les enfants autistes et ce en libéral. Ni une, ni deux je lui envoie un message via Facebook pour lui faire savoir que je suis intéressée par sa proposition. Il était tard, 22 heures, mais il me propose quand même de l'appeler pour en discuter mais malheureusement je ne pouvais pas. Qu'à cela ne tienne, il me propose de l'appeler le lendemain après 18 heures pour en discuter.
Le lendemain je discute, comme convenu, avec ce monsieur au téléphone, qui m'explique ce qu'il propose et comment il travaille puis on fixe un rendez vous. Nous nous rendons mon mari et moi au rendez vous, sans Skander qui était à l'école, et nous rencontrons un homme accueillant, chaleureux et avenant. Il nous explique comment il a l'habitude de travailler, les modalités diverses et variées, les tarifs, mais surtout et avant tout il nous explique le principe et le but de chaque chose qu'il met en place pour les enfants et ce de manière toujours individualisée. Comme le rendez vous a lieu à son domicile, sa charmante femme, qui est éducatrice spécialisée dans le même IME, est présente et nous découvrons un couple sympathique, chaleureux, passionné et généreux par ce qu'ils font chacun dans leur domaine mais toujours dans l'intérêt des enfants autistes. Une fois toutes les modalités fixées et que nous sommes d'accord nous nous donnons rendez vous pour la première séance de sport de Skander pour le mercredi 11 juin pour une séance de 2 heures et elles seront suivies de 2 autres séances (mercredi 18 et 25 juin) pour évaluer le niveau de Skander et nous dire ce que l'on doit travailler pendant les vacances puis nous reprendrons en septembre (vacances obligent) pour des séances hebdomadaires autour d'un programme sportif que l'éducateur aura mis en place.
Il y a quelques heures ce fut donc la première séance de Skander.
Shaïnez, mon mari et moi accompagnons Skander. Skander découvre son coach (c'est le surnom que nous lui avons donné mon mari et moi) lui dit bonjour et rentre dans la maison et s'installe dans le canapé (c'est de bonne augure) puis l'éducateur sportif lui demande de le suivre dans le jardin mais Skander ne le connaît pas et a donc besoin d'être rassuré, nous le suivons donc dans le jardin pour lui montré que nous sommes là. A ma grande (bonne) surprise, l'éducateur rentre dans le vif du sujet avec Skander : un parcours avec plots et piquets était déjà près. Il prend Skander par la main et avec enthousiasme le guide pour faire ce parcours mais Skander venait vers son père et moi pour faire ce qui lui était demandé, normal il ne le connaît pas ca le rassure et donc on lui tient la main pus il lâche doucement la main pour ne tenir que le petit doigt pour enfin le lâcher. Ca n'a duré que 15 minutes! Ceux qui connaissent Skander savent que c'est incroyable et bien THE éducateur sportif l'a fait : il a mis Skander en confiance tout simplement. De là s'enchaine parcours et jeux (balançoire, être porté sur les épaules, être mis la tête à l'envers...) sans qu'il ressente le besoin qu'on l'accompagne, il a accepté son coach tout simplement. Alors certes, il a tenté de n'en faire qu'à sa tête ou bien encore il était la tête dans les nuages mais il a participer de manière intense durant une heure trente et sans rechigné (sauf quand il était en difficulté mais c'était 10 fois rien) et le tout avec le sourire et beaucoup de malice. De plus, tout le monde participait à la séance (sauf moi bien sûr mais il va falloir que je m'y mette), ses enfants, Shaïnez et mon mari et cela créait une dynamique de groupe qui motivait Skander. Je suis heureuse pour Skander car avec cet homme, ce magicien, Skander pourra enfin avancer à son rythme, pratiquer du sport tout en y prenant du plaisir et cela vaut tout l'or du monde croyez moi.
Je suis heureuse car grâce au sport, comme pour tous les enfants, Skander pourra avoir un développement sain, apprendre le goût de la réussite, de la persévérance et surtout cela contribuera de manière plus que certaine à son épanouissement. Voilà à quoi sert le sport selon moi. Et pour ne rien gâcher, le sport chez les enfants autistes apportent énormément de bénéfices sur plusieurs points qu'il faut travailler chez eux : l'imitation, la coordination, la maitrise de son corps, les fonctions cognitives, la socialisation, la gestion du stress, la réactivité et tant d'autres fonctions qu'ils doivent apprendre et apprendre afin de progresser et évoluer dans le but d'acquérir l'autonomie tant rêvée par nous, les parents. Et qui sait peut être qu'un jour Skander choisira un sport en particulier et deviendra un grand athlète, tout est possible.
Le sport (le vrai) devrait faire partie intégrante de la prise ne charge des enfants autistes au même titre que l'orthophonie, la psychomotricité, les thérapies comportementales et cognitives, l'école etc...
Un esprit sain dans un corps sain c'est aussi valable pour les autistes.
Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre : insouciance, belle humeur, accoutumance à l'imprévu, notions exactes de l'effort à faire sans dépenser des forces inutiles.
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